06/06/2013

J'ai quitté mon pays, j'ai quitté ma maison...


Nous sommes le 6 juin 2013 à Hong Kong. Aujourd'hui, c'est l'ouverture officielle du magasin Topshop sur Queen's Road Central... le ciel est dégagé, je ne suis pas au bureau aujourd'hui (c'est comme ça), la chaleur n'est pas trop forte, j'ai cours de yoga ce soir... Enfin voilà, tout va bien... 
Le 24 juin (soit dans vraiment pas très longtemps), ma soeur arrive à Hong Kong pour un long séjour. C'est son premier voyage en Asie, et je devrais p'tet même dire son premier vrai voyage-vacances tout court. Donc c'est cool. Elle va rester 1 mois à Hong Kong (donc suffisamment longtemps pour se faire une idée plus ou moins objective), et ensuite on va se faire 9 jours à Bali pour couronner le tout. Ca va être vraiment cool.

Après ça, elle rentrera en France fin juillet. Le mois d'août sera donc long, très long (pour nous qui restons ici, j'entends). Puis ensuite le mois de septembre jouera sur nos nerfs jusqu'à l'heure d'embarquer pour nos 2 semaines bien méritées de repos-vacances-famille en France. Et puis après, c'est encore flou, on verra ce qui se passera. 

J'avais écrit un post il y a plusieurs mois sur le fait qu'il est facile pour à peu près tout le monde de sortir de son petit confort le temps des vacances. Pas besoin de s'adapter sur le long terme. Ça dépayse, c'est sympa. Mais que, quand il s'agit de devoir réellement cohabiter, s'intégrer avec les gens, comprendre leur culture, l'adopter, c'est autre chose.

Je pense pouvoir en parler maintenant, puisque ça fait déjà 1 an et 2 mois que nous habitons Hong Kong (Happy beurzdayyy to youuu). Et je me suis rendue compte que c'est marrant, car notre propre histoire conditionne un peu nos réactions/sentiments vis-à-vis de l'étranger, ou de la vie à l'étranger.

La dernière fois, je discutais de mon parcours avec une amie, et je me suis rendue compte, assez surprise, que du haut de mes 26 ans... euh... ou 27 je ne sais plus... j'avais déjà vécu sur 5 continents : 6 mois en Afrique de l'ouest quand j'avais 14 ans (et c'était pas la période la plus simple...), 1 an aux States, 8 mois en Amérique du Sud et maintenant un peu plus d'1 an en Asie. Est-ce ce parcours qui m'a toujours donné la bougeotte, qui m'a toujours donné l'envie d'aller voir ailleurs ?

Mes premières années de vie à l'étranger (la Cote d'Ivoire et les Etats-Unis) ont été assez difficiles en terme d'adaptation. A cela on ajoute la déchirure de quitter ses amis et sa famille, son école... pour l'inconnu, et sans trop savoir pour combien de temps... Bref, c'était pas simple.

Et je me souviens que pendant cette période de ma vie, je me disais que le jour ou je rentrerais en France, un des premiers trucs que je ferai serait de serrer un arbre fort contre moi... :)
Mais c'est véridique ! J'y ai pensé. Peut-être parce qu'inconsciemment, l'arbre = la Terre, la maison, le retour chez moi. En gros, j'avais le mal du pays quoi.

Et au final, je me rends compte que partout où je suis allée, j'ai passé du bon temps, certes, mais j'ai toujours eu le mal du pays ! Et oui... en fait, la France me manque tout le temps un peu trop vite... son métro parisien, ses pigeons, ses salaires de merde, sa SNCF (non, j'déconne). Bref, c'est comme ça. Il y a des gens qui vivent 20 ans d'expatriation, comment font-ils ? Je ne sais pas... Est-ce que finalement, à chaque fois que je quitte la France trop longtemps, ça me rappelle ces années un peu difficiles de mon passé...? 

Aujourd'hui, ce qui est sur, c'est qu'à chaque fois que je repose les pieds en France, je suis contente (bon... de là à serrer un arbre dans mes bras, je ne sais pas...). Contente de retrouver ce qui m'est familier finalement. Car même si aujourd'hui Hong Kong est un peu mon "chez moi" (bah oui, c'est mon "chez moi" quand je pars en vadrouille au Kenya, ou en Corée, ou que sais-je encore...), bah j'ai quand même toujours bien du mal à m'adapter. Quand on regarde sur Internet, on trouve d'ailleurs des sites de "Guide pour l'expatriation", "L'expatriation, mode d'emploi". C'est pas pour rien ! :)

Est-ce que ces expatriés qui arrivent à vivre 5 ans à Hong Kong, pour qui la vie semble si simple, se sont-ils finalement mieux adaptés que moi ? Peut-on parler d'adaptation, quand ils rentrent chez eux tous les soirs en taxi, dans un appartement de 80 m² payé par leur boite, qu'ils mangent français tout le temps (à coup de camembert à 10 € et de pots de yaourts à 5 €), ne trainent qu'avec des Français... ayant un niveau de vie bien supérieur a ce qu'ils auraient eu en France... Est-ce vraiment ça, l'adaptation ?

Des fois je me dis que si mon expatriation avait ressemblé à ça, tout m'aurait peut être semblé plus facile. J'aurais peut être moins focalisé sur tout : les gens qui marchent à 2 à l'heure sur les trottoirs, les serveurs pas aimables, les gens qui crient dans la rue, ceux qui te poussent, et tout le reste...

Mais des fois quand même, je suis reconnaissante envers Hong Kong. Car elle nous accueille sans broncher, sans paperasse ni quiproquos. Elle nous accueille, nous offre des opportunités professionnelles. Elle m'a fait me (re)mettre au sport. Elle m'a fait rencontrer de nouvelles personnes, de nouvelles façons de penser. Elle me fait traverser tous les jours une foule cosmopolite de Chinois, d'expatriés, d'ex-expatriés chinois. Bref, pour tout ça je lui suis reconnaissante. 

Voilà... pour la petite philosophie du jour :) 
Et vous, votre expatriation, c'est comment ?

Et un peu de déconnade pour finir... quand même...








2 commentaires:

  1. Aujourd’hui je spamme tes commentaires, ne me remercie pas, ça me fait plaisir

    Un très bon ami a moi m’a dit un jour : on n’est pas des expats, on est des immigrés », et il avait bien raison. Je suis venu ici, et j’ai fait plus ou moins table rase du passé pour reconstruire ma vie ailleurs.

    Mais ça a été un choix en deux temps : quitter la France d’abord, et finalement rester ici. La grosse différence par rapport à la plupart des gens qui viennent est probablement que j’ai fui la France, et que du coup elle ne me manque pas (les gens me manquent mais pas l’endroit). Je n’aurais probablement pas aimé l’expatriation et je ne suis pas sûr qu’elle rende les gens si heureux que ça. Au final ils vivent dans une bulle et recherchent principalement des conditions de vie à la française, ce qui coute trois fois le prix et n’est pas forcement gagné dans un environnement profondément asiatique… au final j’ai l’impression qu’ils sont là pour le boulot, mais que sinon ils seraient ailleurs.

    J’ai plutôt fait le choix inverse. Habiter dans un quartier « chinois », manger local, prendre les transports en commun, apprendre tant bien que mal la/les langues et fréquenter des gens de toutes les nationalités, puisqu’on vit dans un grand melting pot. Hong Kong a une capacité incroyable à accepter des gens avec des parcours et des envies très différents. On peut tous y trouver quelque chose qui nous parle que ça soit pour 1-2 ans, 5-6 ans, ou le reste de sa vie. Ça n’est pas grave d’être contente de rentrer en France, ce qui serait grave serait de ne pas être contente d’être la :)

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