Nous avons pris la route puis un autre petit avion pour
rejoindre cette fois la région de Maasai Mara, située plus au sud, à la
frontière avec la Tanzanie. C’est le Parc National le plus connu du pays, non
seulement parce qu’il y a une très grande concentration animalière, mais aussi
car chaque année vers juillet/août, des milliers de gnous migrent du
Serengeti (Tanzanie) jusqu’au Kenya, et
traversent la célèbre rivière Mara infestée de crocodiles. C’est aussi la
région d’origine de la tribu Maasai, que tout le monde connaît.
Malheureusement, je ne pourrai pas assister à la migration
des gnous, mais je profite tout de même du parc en basse saison et c’est un
avantage non-négligeable (beaucoup moins de véhicules).
Notre petit groupe de joyeux agents de voyage (qui a appris
à se connaître ces 8 derniers jours) rejoignons un joli petit Tented Camp en
plein cœur d’une zone boisée, le long d’une rivière dans le Maasai Mara. La vue
donne sur les plaines du Serengeti, nous sommes donc concrètement à quelques
kilomètres de la Tanzanie et aux premières loges pour assister à la migration
des gnous. Mais là n’est pas le sujet, car nous ne verrons pas de gnous et nous
ne verrons d’ailleurs pas grand-chose cette première journée au camp : la
savane a l’air vide, à part quelques éléphants on ne croise rien ! En
plus, le climat change complètement de la région de Samburu… Il y a du vent, un
orage se pointe au loin, il nous pleut un peu dessus, il fait froid, l’herbe
est verte est haute (ce qui rend l’observation des animaux beaucoup plus
difficile). Nous traversons de vastes plaines d’herbes infinies, juste
ponctuées de temps en temps de bush, ou d’arbres solitaires, ou de rivières
ombragées… Un paysage complètement différent de ce que nous avions vu. Avec un
coucher de soleil à couper le souffle en fin de journée. Nous rentrons au lodge
un peu désemparés de n’avoir rien vu et surtout congelés par la pluie et le
vent.
Le lodge aussi est complètement différent : il s’agit
d’une tente dans le vrai sens du terme, pas de piscine privée ou de lit à
baldaquin… Pas de toit de chaume au dessus de ta tête. Non, juste une tente
kaki, plantée là au milieu de l’herbe et des arbres, à deux pas de la rivière.
Tout de même, le confort est là : un vrai lit, de l’eau chaude, une jolie
déco. Mais pas de prises de courant pour recharger tes batteries et surtout,
pas de réseau téléphonique ni de wifi ! The real Safari Experience !
Bon, c’est marrant au début, mais au bout de 2 jours on se sent un peu perdu
quand même ^^
La tente principale est jolie, la table dressée pour le
dîner est décorée de plumes d’autruche, de porte-serviettes en bronze… Il y a
des chaises pliantes autour d’un feu allumé la nuit.
Première nuit sous la tente, je m’endors comme une masse
(mine de rien ça fatigue 8 jours de safari !).
Réveil au petit matin et
départ très tôt pour une journée complète de Game Drive… Autant mettre toutes
les chances de notre côté et nous donner la journée pour essayer de parcourir
le plus de kilomètres dans le parc, ce qui nous donnera certainement plus de
chances d’observer des animaux. Le soleil se lève sur la savane. Nous croisons
sur notre route des éléphants et une hyène solitaire. Première hyène vue de
près : check !
Nous continuons par un petit déjeuner dans le bush (je
vous avais dit qu’il était tôt) et nous croisons des girafes, des phacochères,
des autruches, des impalas, des gazelles et mes premiers lions ! C’est
bien gros un lion… :)
Et puis, par chance, nous tombons sur un petit groupe de
guépards : une mère et ses 3 enfants. Comme c’est mignon.. Ils jouent dans
l’arbre, prennent le soleil, ne nous calculent pas. Nous restons là dans la
voiture à les observer longtemps, près d’une heure. On prend des photos, on les
regarde à travers nos jumelles. La mère observe au loin des troupeaux d’impalas
et de gazelles. Trop loin paraît-il pour qu’elle puisse les chasser. Elle ne
peut pas laisser ses petits seuls trop longtemps à cause des fucking hyènes
qui rodent et qui s’en débarrasseraient bien volontiers (non pas pour les
manger, mais juste pour éliminer de potentiels concurrents dans la chaîne
alimentaire – fucking hyenas !!!). On ouvre la glacière et on se fait un
petit apéro dans la voiture devant les guépards.
Puis le groupe commence à
s’éloigner petit à petit et à avancer lentement dans les herbes hautes… Nous
les suivons de loin pour ne pas les déranger. Et c’est alors que, après environ
1h30 d’attente, nous assistons à la tuerie la plus époustouflante de l’histoire
de la savane, digne des plus grands documentaires, c’est moi qui vous le
dit ! Nous sommes arrêtés et nous observons la mère guépard au loin avec
nos jumelles… Elle s’avance lentement… se rapproche de plus en plus des
gazelles… tellement près qu’on se demande comment elle ne se fait pas remarquer…
elle se tapisse complètement sous les herbes hautes… accélère petit à petit et
voilà qu’elle saute sur une gazelle, telle une reine ! Pfouaaahhh… Époustouflant. Vite, on met les gaz et on rejoint vite la scène du crime en
voiture le plus vite possible. A peine arrivons nous à quelques mètres du
guépards que 2 hyènes accourent et se jettent sur la gazelle, l’arrachant au
guépard qui dépité, les regarde sans n’y pouvoir faire grand-chose… La gazelle
n’est même pas morte mais les hyènes commencent à la dévorer. L’odeur est
forte. C’est pas gai. Les vautours tournent autour du cadavre... et se jettent sur le fœtus de cette pauvre gazelle enceinte gisant sur le sol. On entend les hyènes ricaner. C'est la dure loi de la savane... En moins de 10 minutes, la scène aura été complètement nettoyée par les hyènes qui mangent absolument tout de leur proie... la chair, la peau, les os... On m'a dit qu'il y a des gens qui attendent 20 ans avant d'avoir la "chance" d'assister à ce genre de spectacle...
Après ce joyeux moment, déjeuner pic-nique dans le bush près d’une rivière infestée
d’hippos (mon dieu…). J’étais pas franchement à l’aise, surtout quand je suis
allée faire pipi derrière un buisson et que je les entendais au loin. Je
ne comprends toujours pas le délire de déballer son déjeuner près d’un groupe
d’hippo, non, franchement, faut qu’on m’explique. Il paraît que les hippos ne
sont dangereux que quand tu te trouves sur leur chemin. Quand ils sont dans
l’eau à patauger pas de problème. Soit. Cela dit je voudrais quand même qu’on
m’explique comme savoir qu’un hippo ne va pas débouler du coin du buisson pour
aller faire trempette et te trouver comme par hasard sur son chemin… ?
Ceci est une de mes nombreuses questions restée sans réponse…
Puis on aura croisé tout un tas de lions avant de finir la journée... Si c'est pas beau ça ! Au fait, Simba ça veut dire « lion » en
Swahili :)
Nous rentrons au lodge fatigués mais contents (nous étions sur la route de 6h du mat' à presque 18h). Dernier dîner tous ensemble, le lendemain matin mes compagnons de voyage rentrent à Nairobi et repartent chez eux, tandis que moi je continue mon périple au Kenya toute seule, dans le Maasai Mara, pour une dizaine de jours encore !
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