Le chemin de l'Inca jusqu'à Machu Picchu

J'ai eu la chance de me rendre 2 fois à Machu Picchu. Comme pour Cusco, il est difficile de décrire ce site, majestueux, perdu dans les montagnes, massif et à la fois aérien.

Avec mon père, nous avons pris le train pour rejoindre le site. C'est un train très particulier et unique au monde, car, pour pouvoir avancer dans la montagne, il fait des aller-retours et monte à chaque fois d'un "étage". 

Avec Seb, on a pu faire le chemin de l'Inca, un trek de 4 jours dans les montagnes, qui suit justement le véritable chemin inca qui rejoignait Machu Picchu à l'époque.

La rivière Urubamba

Pour cela, j'avais prévu le coup en nous inscrivant plusieurs mois à l'avance dans une agence (et oui, le trek est victime de son succès !). Néanmoins, le nombre de "marcheurs" et de visiteurs est quand même très contrôlé, pour ne pas détériorer le sentier.

Il n'y a "que" 33 km entre le point de départ du trek et l'arrivée sur le site. Mais ce chemin serpente dans les montagnes et franchit 3 cols élevés, dont le plus haut se situe à 4198 m d'altitude... La classe !

On a payé 115 € par personne pour ce trek (hors pourboires : cuisinier, porteurs, guide), qui le mérite plus que largement. De toutes façons, ce trek ne peut pas s'effectuer en "solo", il est obligatoire d'être accompagné d'un guide officiel. C'est ce qui permet justement le contrôle du nombre de marcheurs, et puis au fond, c'est pas plus mal.

Nous avons passé 4 jours inoubliables, peut être même les 4 plus beaux du voyage.

Petite pause :)

Il a donc fallu préparer ce trek : j'ai du louer de vraies chaussures de marche (les baskets là, ça n'était plus possible), acheter des comprimés pour stériliser l'eau (dans les montagnes il n'y a pas de vendeurs ambulants), crème solaire, lampe torche, gourdes (bouteilles en plastique interdites).

Avec tout ça, plusieurs pulls, nos sacs de couchage de montagne, des petits paquets de biscuits au cas où et c'est parti...

Ce trek est aparemment assez dur, on conseille d'ailleurs vivement aux participants de se préparer physiquement quelques semaines avant. Tout s'est bien passé pour nous, et le mal d'altitude nous a épargné, alors que nous croisions certains randonneurs obligés de rebrousser chemin.

Tout commence donc au pied d'une montagne dans la vallée sacrée. Le déroulé d'une journée est simple : réveil très tôt, petit déjeuner préparé par le "cuisinier" qui nous accompagne. Début de marche, plusieurs heures. Pause midi, dans un camp éphémère monté par les porteurs (qui nous devancent avec une facilité déconcertante), puis remarche jusqu'aux environs de 17 heures. Rapidement, la nuit tombe, il fait froid, et surtout, on est mort ! Dîner en groupe puis dodo bien mérité !

Notre "groupe" était composé d'un jeune couple d'Argentins adorables, Luis et Florencia, d'un Américain, Bob (d'une soixantaine d'années quand même!), de notre guide péruvien, Wander, du cuisto et des porteurs. Un groupe très convivial, une rando presque privée finalement !

Les porteurs se chargent du matériel des tentes, de la vaisselle et de ce genre de chose. Mais tout le monde porte son propre sac et son sac de couchage (et je peux vous dire qu'à 3000 m d'altitude, ça pèse).

C'est moiiii !

Je me souviendrai toujours des réveils : il faisait froid, et quand on entendait la voix de notre ami cuisinier, on ouvrait le zip de la tente, et il nous tendait une tasse fumante de mate de coca. C'était une merveille de se lever au milieu de nulle part, entre les montagnes, seuls au monde, avec des gens souriants autour de nous...

Le 3ème jour de marche, j'ai du payer un porteur pour qu'il s'occupe de mon sac à dos. Avec mes 45 kg et mes 12 kg de sac sur le dos, je ne pouvais plus avancer, et surtout, l'ascension à 4198 m aurait été impossible pour moi.

Durant ces 4 jours, on a traversé des paysages de montagne, ponctués de sites archéologiques, des déserts d'altitude, une jungle d'une chaleur étouffante, un froid épouvantable à plus 4000 m, avant de redescendre et de pouvoir observer, de loin, avant même d'y être arrivés, le Machu Picchu à travers les brumes.

Et c'est vraiment ça qui m'a marqué : la diversité. Comme partout au Pérou, à quelques km d'intervalle, des paysages complètement différents, et à l'extrême.

Bon, on a quand même eu des petits moments de solitude, aggripés à la paroi d'une montagne, sur un chemin glissant, au dessus de ravins impressionants !

Merci à toute la troupe en tout cas, pour ces souvenirs merveilleux...

Après la visite de Machu Picchu (qui est quand même la finalité de ce trek !), nous sommes redescendus à Aguas Calientes (la ville au pied du site, aujourd'hui surnommée "Machu Micchu Pueblo"... mouai), pour profiter des quelques minutes (je dis bien minutes) que nous avions avant de prendre notre train de retour pour Cusco. La ville d'Aguas Calientes est renommée pour ses sources d'eau chaude (d'où son nom), et on a donc pu expérimenter ce bonheur après 4 jours de marche... sans douche.

Trop court, mais c'est pas grave, on y retournera !